Détails

Départ de l’étape : 
10 décembre 2017

Le retour du fils prodigue ?

Après une absence de 12 ans, voici le grand retour de l’étape Cape-Town – Melbourne ! Cette étape, comme la sixième (Auckland-Itajai), est très proche du parcours initial de la première Whitbread Round the World Race. En tant que telle, elle porte un lourd héritage historique, et comptera double au classement.

Alors, c’est quoi le problème ?

C’est 6,500 milles et pas un seul ne sera simple. La flotte partira le 10 décembre pour descendre dans le sud de Cape Town et franchir le Cap de Bonne Espérance, avant de tourner à gauche dans le Grand Sud. Les concurrents navigueront sur le Train des Dépressions d’Ouest balayée par des vents forts et des vagues immenses, puis ils remonteront progressivement vers le nord jusque la Grande Baie Australienne pour entrer dans le Détroit de Bass et la Baie de Port Phillip jusque Melbourne.

Plus une question de force que d’esprit ? 

A l’époque, oui. Quand les bateaux marchaient à 8-10 noeuds, ils étaient comme des canards ballotés par les flots, subissant les systèmes météo qui les rattrapaient et les doublaient. Mais aujourd’hui les bateaux sont assez rapides pour suivre le rythme des dépressions et il faut beaucoup de réflexion et de stratégie pour positionner correctement le bateau.

Et pas de zone climatique cette fois ?

En dehors du départ et de l’arrivée, il n’y en a qu’une cette fois, c’est le Train des Dépressions d’Ouest, où les dépressions roulent d’ouest en est autour du globe. Mais si cette étape se court essentiellement dans le Grand Sud, le départ et l’arrivée peuvent aussi s’avérer compliqués…

Quels sont les pièges sur cette étape ?

Descendre sud : Cape Town se trouve à une latitude suffisamment Nord pour subir l’influence de l’Anticyclone de Sainte-Hélène (une zone subtropicale de hautes pressions stable et semi-statique dans l’Atlantique Sud). La première partie du parcours vers la Péninsule du Cap et le Cap de Bonne Espérance se court souvent dans des vents faibles. La tension sera forte car l’objectif est d’atteindre le Train des Dépressions d’Ouest en premier pour trouver les vents qui pousseront les marins vers l’Est, donc vers l’Australie.

En bref, descendre Sud est sensé permettre aux bateaux de toucher des vents plus forts et d’aller plus vite, mais cela rallonge aussi la distance car la route vers Melbourne est quasiment plein Est. Est-ce que la différence en force de vent (et donc en vitesse) sera suffisante pour couvrir la distance supplémentaire, par rapport à une route plus courte ? C’est là toute la question.

Tout dépendra du timing d’approche jusqu’à la prochaine dépression. Il faut mesurer précisément la vitesse du bateau vers le sud ou vers l’est suivant les différentes routes possibles et anticiper la progression des dépressions. Bref, il y a de quoi occuper les navigateurs !

Le Grand Sud : une fois qu’ils ont accroché une dépression sur le Train des Dépressions d’Ouest, les concurrents essaieront par tous les moyens de rester avec lui. La difficulté stratégique est de positionner correctement le bateau pour ne pas avoir trop de vent et risquer une avarie, ou pas assez de vent jusqu’à laisser la dépression partir devant… avec les autres bateaux. Ce parcours emmènera la flotte dans les célèbres Quarantièmes Rugissants où le vent et les vagues se déchaînent. 

L’approche finale :

L’arrivée à Melbourne se fait plus au nord et juste sur la limite entre le Train des Dépressions et son voisin la Zone Anticyclonique Subtropicale. Il y a donc deux scénarios possibles pour l’aproche finale.

Scénario 1 : une dépression peut remonter suffisamment nord pour entrer dans la baie et offrir des conditions de vents portants jusque dans le Détroit de Bass. Ce sera froid et humide jusqu’à l’arrivée et les marins n’auront pas l’impression d’avoir quitté le Grand Sud, jusqu’à ce qu’ils franchissent le Cap Otway.

Scénario 2 : l’autre possibilité est que le grand désert qui se trouve au centre de l’Australie génère de l’air très chaud qui remonte des Plaines de Nullarbor pour créer ce qu’on appelle une dépression thermique. Cette dépression s’accompagne d’un anticyclone situé sur la Grande Baie Australienne suffisamment fort pour repousser les dépressions du Grand Sud au sud du parcours. L’approche finale de cette étape pourra alors se jouer sur la tactique à la manière du Pot au Noir. 

Il doit y avoir de belles histoires de marins sur cette étape ? 

Lors de l’édition 2005-06 l’étape entre Cape-Town et Melbourne a probablement été la plus dévastatrice sur le plan matériel. Deux bateaux sont arrivés par d’autres modes de transports (cargo et camion). Deux ont fait escale à l’ouest dans l’état du Western Australia. Il n’en restait donc plus que deux en course pour franchir la ligne d’arrivée. Cette étape a d’ailleurs donné une leçon d’humilité à l’équipage de Paul Cayard, vainqueur en 1997-98, qui a terminé en Australie en cinquième position après une longue série de problèmes et d’avaries… 

 

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