Détails

Départ de l’étape : 
20 mai 2018

Enfin le retour vers l’Europe

Ce sera la dernière des grandes étapes : 3300 milles à travers l’Atlantique entre Newport, Rhode Island aux États-Unis et Cardiff au Pays de Galles. Une grande classique qui comptera double au classement. 

Cette idée d’envoyer des voiliers en course à travers l’océan remonte à 1905, quand le combatif Charlie Barr, triple vainqueur de l’America’s Cup, remportat la Kaiser’s Cup sur la goélette Atlantic. Ils traversèrent en seulement 12 jours. Pas mal pour un monocoque, même aujourd’hui !

Que leur réserve la météo ?

La flotte partira le 20 mai, à la fin du printemps. La traversée devrait donc être dominée par le Train des Dépressions d’Ouest (succession de systèmes de basses pressions circulant autour de l’Antarctique et de l’Arctique). Le départ se fera pile sur la route des dépressions, et contrairement à la dernière édition, où cette étape transatlantique se terminait à Lisbonne, l’arrivée ici sera au Pays de Galles. C’est donc la route classique d’une transat, donc théoriquement plus simple et plus rapide.

Dès le coup d’envoi, la flotte cherchera à accrocher une dépression. Bien que les tempêtes et les vagues de l’Atlantique ne montrent pas la même férocité que celle du Grand Sud (les terres étant plus nombreux au nord pour freiner leur ardeur), cette étape sera quand même très dure, pénible et froide.

Quels sont les autres enjeux de cette étape ?

Le Gulf Stream : l’élément le plus compliqué est le Gulf Stream, ce puissant courant d’eau chaude qui part du Golfe du Mexique pour remonter vers le nord le long de la Floride et de la côte Est des États-Unis, jusque Terre Neuve, avant de traverser l’Atlantique.

Mais ce courant n’est pas une rivière régulière et uniforme. Il tournillonne à l’infini dans des mouvements subtiles et complexes. Les navigateurs consacreront une grande partie de leur temps et de leur énergie à optimiser leur route de Newport jusqu’au bon endroit sur le Gulf Stream. S’ils y parviennent, ils gagneront environ quatre noeuds de vitesse. C’est vraiment un facteur clef qui peut faire gagner ou perdre cette étape.

Ambiance Titanic : les glaces seront aussi un élément à prendre en compte sur ce parcours, et les organisateurs fixent généralement une limite à ne pas franchir au nord de la route, l’idée étant de tenir la flotte à l’écart des Grands Bancs. C’est l’endroit où les eaux froides du Labrador descendent de l’Arctique avec les glaces et rencontrent les eaux chaudes du Gulf Stream. Un endroit réputé pour le brouillard, les tempêtes… les icerbegs. C’est d’ailleurs là qu’a eu lieu la fameuse tempête de 1991 qui fut l’objet du livre, puis du film “The Perfect Storm” (“En Pleine Tempête”).

L’Anticyclone des Açores : Nous venons de dire que toute cette étape se déroulerait dans le Train des Tempêtes d’Ouest et ce sera le cas, mais l’anticyclone des Açores (une zone anticyclonique sub-tropicale stable et semi-statique qui s’étend entre 30 et 38 degrés Nord) peut dériver vers le nord à la fin du mois de mai et bloquer la route des concurrents avant l’arrivée au Pays de Galles.

Une longue histoire pour une longue étape

Depuis la Kaiser’s Cup, ce parcours a connu de nombreuses avaries et même une tragédie. En 2005-06 lors de l’étape entre New-York et Portsmouth, un équipier d’ABN AMRO TWO, Hans Horrevoets, est balayé par dessus bord. L’équipage réussit à le remonter à bord au bout de 40 minutes mais ne peut pas le réanimer. Quelques jours après ce drame terrible, alors qu’un nouveau coup de vent à plus de 50 noeuds menace de s’abattre sur la flotte, les hommes d’ABN AMRO TWO portent secours à l’équipage de Movistar contraint d’abandonner leur bateau suite à des problèmes structurels au niveau de la quille.

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