Détails

Départ de l’étape : 
18 mars 2018

L’étape à ne pas rater

C’est l’étape décisive de la Volvo Ocean Race. Le vainqueur sera hautement récompensé car c’est une manche qui compte double, avec un bonus pour l’équipe qui franchira le Cap Horn en tête. C’est donc l’étape que tout le monde veut gagner ! Elle réunit autour d’elle plus de mythes et de légendes que le Graal !

Qu’y a t’il de si particulier ?

C’est la plus longue étape de la course : 7600 milles, dont une grande majorité se court sur les mers les plus froides et les plus rudes du monde. La flotte quittera Auckland le 18 mars et descendra vers le sud pour passer le cap de la Nouvelle Zélande et entrer dans le Grand Sud. Les concurrents mettront alors le cap à l’Est vers le continent américain, en accrochant le Train des Dépressions d’Ouest (systèmes de basses pressions qui circulent d’ouest en est autour de l’Antarctique et de l’Arctique). Les vagues seront grosses, les vents seront forts… Et les icebergs menaçants.

Une fois de l’autre côté, la flotte devra négocier le légendaire Cap Horn, où la houle puissante du Pacifique Sud vient heurter le continent sud-américain. Les concurrents mettront alors le cap au nord pour longer l’Argentine et l’Uruguay jusqu’à Itajaí au Brésil.

Quels sont les difficultés ?

La route sud : le premier problème est exactement le même qu’à la fin de l’Étape 2 et au départ de Cape Town dans l’Étape 3. Les dépressions et les tempêtes qui circulent d’ouest en est autour de l’Antarctique n’ont quasiment aucune terre pour les ralentir. Les vents sont donc très forts et la stratégie de départ à l’approche de ce train en marche consiste toujours à descendre sud, à trouver une dépression et à l’accompagner vers l’est. En quittant Auckland, les concurrents se lanceront dans une course effrenée vers le sud pour accrocher une dépression en premier.

Si un bel anticyclone est installé sur la Nouvelle-Zélande en cette fin d’été, la course vers le sud se fera au ralenti dans des vents faibles. Mais si une dépression tropicale se forme à ce moment, elle pourrait malheureusement offrir des conditions casse-bateaux.

En 2011-12, un méchant système météo était descendu vers le sud avec la flotte qui avait essuyé des vents de plus de 50 noeuds en rafales et des vagues de sept mètres. Sur Abu Dhabi, l’équipage de Ian Walker n’a tenu que six heures. Et trois autres bateaux ont du faire une escale technique pour réparer. Et en 2015-16, le cyclone Pam avait contraint l’organisation à repousser le départ… Tout cela avant même que les concurrents n’arrivent dans le Grand Sud.

Le Train des dépressions d’ouest : une fois que les concurrents seront montés dans le train des dépressions qui mène au Cap Horn, les choses seront un peu plus simples. Comme dans l’Étape 3, l’objectif est de naviguer le plus vite possible en gardant le bateau le plus longtemps possible sur la même dépression, dans les vents d’ouest assez forts, au nord de son centre. Mais pas trop près de son centre car si la dépression en question se creuse et gagne en puissance, les risques d’avaries seront plus nombreux. Mais pas trop loin vers le nord non plus car dans les vents plus faibles les bateaux seraient relégués à l’arrière de la dépression et contraints d’attendre la suivante.

La plus grosse erreur serait de se faire piéger au sud du centre de la dépression, où les vents d’Est ralentiraient la progression et seraient particulièrement désagréables. C’est plus rare aujourd’hui car les organisateurs fixent généralement des limites au sud pour protéger la flotte des icebergs…

Des moments titanesques : l’Antarctique libère les glaces plus vite que les Alpes au printemps, etune grande partie de ces glaces dérive vers le nord sur la route des bateaux en course. Entrer en collision à pleine vitesse avec un icerberg ou même un glaçon peut s’avérer un désastre pour un bateau et son équipage. C’est pourquoi aujourd’hui le comité de course fixe une limite qui vise à protéger la flotte des glaces à la dérive. Cette limiteentre donc dans la stratégie de course car elle restreint leur capacité à suivre les systèmes météo. 

Le Cap Horn : le Cap Horn est une légende à lui seul.Les dépressions du Grand Sud se succèdent autour de la planète et viennent se compresser entre la péninsule antarctique et la pointe sud du continent américain, comme dans un entonnoir. Ce phénomène peut lever une mer parmi les plus déchaînées au monde. Statistiquement, une approche par le nord est souvent plus rapide.

Le choix des Falklands : une fois franchi le Cap Horn, la flotte mettra le cap au nord vers une météo plus clémente et des températures plus douces, mais avec la proximité de la côte sud-américaine, les conditions météo sont parfois imprévisibles. Les concurrents devront par exemple décider de quel côté passer les îles Falklands, à l’intérieur ou à l’extérieur. En 1997-98, on se souvient d’un coup légendaire d’une partie de la flotte qui, après avoir franchi le Cap Horn en dernier, est passée à l’Est des Falklands et a doublé les autres bateaux dans l’ouest.

La menace du Pampero : comme si cela ne suffisait pas, les tempêtes du Grand Sud, en venant heurter la Cordillère des Andes, génèrent ce qu’on appelle le Pampero, un vent froid accompagné de fortes rafales avec de la pluie et des orages.Il sévit justement quand les équipages commencent à se détendre après avoir franchi le Cap Horn. L’écrivain anglais Eric Newby le décrit très bien dans son livre La dernière course du blé.  

Cette étape est très rude et c’est probablement la plus difficile. C’est pour elle que l’épreuve existe et quel que soit le vainqueur au général, le premier bateau à franchir le Cap Horn et à couper la ligne d’arrivée au Brésil a toujours sa place dans l’histoire de la course.

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