Détails

Départ de l’étape : 
7 février 2018

Cela consiste en quoi ?

L’Étape 6 est une longue route de 6100 milles. Elle partira le 7 février et emmènera la flotte à travers la Mer de Chine Méridionale jusqu’à l’extrémité nord des Philippines, puis dans le Pacifique pour une longue course de vitesse vers le sud-est en évitant les nombreuses îles polynésiennes, jusque Auckland.

Cette étape sera une fois encore dominée par une transition stratégique nord-sud à travers les Zones Climatiques (les bandes climatiques qui encerclent le globe horizontalement et qui se reflètent en miroir de part et d’autre de l’équateur, jusqu’aux poles). Et bien que Hong Kong soit une nouvelle escale, la dernière édition avait emmené la flotte jusque Sanya, qui n’est pas très éloigné. Donc cette étape a déjà une histoire.

Qu’est ce qui attend les navigateurs non avertis ?

La Mousson de Nord-est : L’Étape 6 débutera dans les mêmes conditions que l’arrivée de l’Étape 6, c’est à dire dans la Mousson du Nord-est (un vent généré par un flux tournant dans le sens des aiguilles d’une montre autour d’un énorme anticyclone installé sur l’Asie centrale). La différence, c’est qu’au lieu de naviguer à des allures portantes, les bateaux seront au près, contre le vent. Voici ce que la navigatrice britannique Sam Davies racontait à bord de Team SCA alors en pleine Mousson de Nord-Est en 2015 :

“Cela fait 24 heures que nous sommes partis maintenant et nous avons ce que nous sommes venus chercher : “life at the extreme” ! La gîte du bateau est extrême, l’humidité à bord est extrême, la difficulté à faire quoique ce soit à bord est extrême”.

La première partie de cette étape peut s’avérer particulièrement pénible. Au point même de casser les bateaux.

Encore des îles : une fois passée la pointe nord des Philippines, la flotte touchera les alizés de nord-est (vents modérés à forts qui soufflent de manière régulière du nord-est de l’hémisphère vers l’équateur). La route que suivent les bateaux est désormais sud-est, donc synonyme de vitesse avec le vent de travers. Les concurrents pourront allonger la foulée pendant quelques jours. Ils passeront dans l’est de la Papouasie Nouvelle-Guinée et des îles Salomon, avant une longue descente dans le Pacifique Sud, près des îles Fidji et Vanuatu, jusqu’à la Cité des Voiles. Chacune de ces bandes de terre peut avoir un impact sur la stratégie et la tactique si la flotte passe à proximité.

Le Pot au Noir : Eh oui, encore le Pot au Noir ! (une région de basses pressions qui enveloppe les océans de la planète à peu près autour de l’équateur et qui est marquée par des orages, des vents faibles, de la pluie et des rafales de vent aussi violentes que soudaines). Et dans cette partie du Pacifique, il forme une double ceinture, séparée par une bande d’alizés d’est. 

En fait, la séquence précise des zones climatiques est : alizés de nord-est, Pot au Noir, alizés d’est, Pot au Noir, puis alizés de sud-est. Mais dans l’Atlantique (et quasiment partout sur la planète), la zone d’alizés d’est entre les deux Pot au Noir est très mince et très mal définie. Donc le terme indique de manière générale la zone de vents faibles et de grains entre les alizés de nord-est et les alizés de sud-est.

Mais dans le Pacifique, et notamment sur le parcours entre Hong-Kong et Auckland, les alizés d’Est sont plus présents. La flotte pourrait ainsi avoir à traverser deux Pot au Noir. Ce sera une partie décisive de l’étape.

Une course poursuite dans les alizés : une fois passée cette zone, les choses seront plus simples, du moins pour ce qui est de la stratégie. Si les alizés de sud-est sont bien établis, la flotte descendra vers l’arrivée au portant sous le soleil et sur une belle houle.

L’Anticyclone du Pacifique Sud (Zone Anticyclonique Subtropicale, une zone de hautes pressions stable et semi-statique qui s’étend entre 30 et 38 degrés) est généralement installé plus à l’Est, proche de l’Amerique du Sud, donc la flotte restera sur sa façade ouest. Auckland étant situé juste avant 37 degrés sud avec un climat subtropical, il y a de fortes chances que la flotte termine cette étape dans de belles conditions.

Et il y a eu des événements marquants dans cette étape ? 

On a l’embarras du choix… En 2008-09, quatre des sept bateaux ayant affronté la mousson du nord-est ont du s’arrêter pour réparer, deux n’ont pas réussi à finir et un est arrivé après le départ de l’étape suivante !

La même année, Telefónica Blue et PUMA ont été contraints, pour s’en sortir, de passer au milieu des îles Fidji au lieu de les contourner. Ce qui a valu le célèbre mail de Ian Walker au navigateur de PUMA Andrew Cape : “bien joué, mais t’es sûr de pouvoir passer sous le pont de la nouvelle route ?” Evidemment, il n’y avait pas de pont entre les îles.

En 1989-90, dans la dernière ligne droite vers Auckland, le long de la côte Est de la Nouvelle-Zélande, deux équipes kiwi se sont livrées un magnifique duel de match-race pour la victoire. Peter Blake sur Steinlager l’a finalement emporté face à Grant Dalton sur Fisher & Paykel après que ce dernier se soit fait surprendre par un grain de 40 noeuds… Rien n’est jamais joué tant que la ligne n’est pas franchie.

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