Grande première pour Cécile Laguette, qui rejoint AkzoNobel
Simeon Tienpont et AkzoNobel, sixièmes au classement général, font appel à la française Cécile Laguette pour la prochaine étape, qui partira ce mardi 2 janvier depuis Melbourne, direction Hong Kong.Après avoir terminé en dernière position lors de la troisième étape, Simeon Tienpont et AkzoNobel, sixièmes au classement général, font appel à Cécile Laguette pour la prochaine étape, qui partira ce mardi 2 janvier depuis Melbourne, direction Hong Kong.
La française âgée de 31 vient d'enchaîner 2 saisons en Figaro sur son bateau Eclisse, et s'apprêtait à prendre du temps de repos, jusqu'à ce qu'elle reçoive un coup de téléphone il y a deux semaines, venant de Gilles Chiorri, team manager de l'équipe AkzoNobel. Elle s'élancera dès demain, à l'assaut des 5,600 milles qui séparent Melbourne de Hong Kong, pour sa première étape dans la course.
La Volvo Ocean Race est loin d’être inconnue pour Cécile. Bien que Leg 4 sera sa première étape, c’est en 2013 qu’elle tente sa chance avec le Team SCA. À peine revenue de San Francisco, où elle travaille au sein du bureau d’étude d’Emirates Team New Zealand, elle arrive à Lanzarote quelques semaines plus tard, où commencent 6 mois de préparations pour la Volvo Ocean Race 2014-15. Supports différents, format totalement opposé, un potentiel tour du monde de 9 mois se profile à l’horizon.
Le projet est on ne peut plus clair pour SCA : monter une campagne dans la Volvo Ocean Race, avec un équipage 100% féminin. À ce moment là, il faut remonter plus de 10 ans en arrière pour voir une femme engagée dans la course. Sans réelle surprise, les candidatures pour prendre part à l’aventure ne manquent pas, et Cécile fera partie des 40 retenues pour passer un essai. Celui ci devait durer quelques semaines, il sera prolongé pendant plusieurs mois, avant que la française ne soit intégrée au team en tant qu’équipière de réserve.
“J’étais contente mais en même temps un petit peu frustrée aussi. Mais c’était déjà super bien d’en arriver là.” En plus de cela, elle assiste la direction de course pour préparer les parcours de départs d’étapes, “c’était sympa mais un peu frustrant de faire coucou aux copains quand eux partaient en étape.”
Elle n’aura finalement pas l’occasion de naviguer, mais en profite pour rejoindre le Boatyard de la Volvo Ocean Race, grâce à ses compétences techniques. En effet, avant de faire le ‘switch’ vers la navigation professionnelle, Cécile est architecte navale ingénieur en composite.

Une fois la course 2014-15 terminée, l’ensemble de l’équipage du team SCA souhaite conserver la dynamique créée autour de l’équipe féminine, et va en profiter pour répandre le message, en créant le Magenta Project, dont Cécile fait partie. “Le but était de ne pas perdre l’élan qui avait été lancé. En fait le problème c’est que tu te retrouves avec un projet pendant 2 ans et plein de femmes qui naviguent, puis le partenariat devait continuer et s’est finalement arrêté donc tu te dis qu’il ne faut pas retourner 10 ans en arrière. Pendant les 10 années précédentes, il n’y avait pas eu une seule femme sur la Volvo Ocean Race… donc là tu te dis qu’il ne faut pas recommencer comme ça.”
“On essaie aussi par ailleurs d’aider des plus jeunes femmes, on leur montre que c’est possible. Par exemple, j’ai emmené l'une d'elles - qui était précédemment préparatrice en Figaro - avec moi sur la dernière course, pendant 10 jours, autour de la Bretagne, pour lui faire franchir une étape. C’est important je pense de montrer que ce n’est pas inaccessible et qu’il faut y aller !”
Même si en 2017-18, aucun équipage n’est 100% féminin, chaque bateau est mixte, et embarque entre 1 et 5 femmes. Pour l’anecdote, lors de la prochaine étape (4), il y aura au moins une femme du Magenta Project sur chacun des 7 Volvo Ocean 65.

Avant le départ pour Hong Kong, nous nous sommes entretenus avec Cécile, qui commence 2018 pas exactement comme elle l’avait imaginée…
Comment as-tu rejoint le team AkzoNobel ?
J’avais vu Simeon [Tienpont] à Lisbonne au mois de mai, on avait un peu discuté, mais j’étais engagée sur mon circuit Figaro, et je n’avais pas trop le temps de suivre tout ça, et puis en fait la course était lancée donc je m’étais dit que je n’allais rien faire sur cette édition. J’étais partie sur mon projet, je re-mâtais mon bateau le 15 et recommençais les entraînements le 20 janvier.
D’un autre côté, j’avais entendu des rumeurs lors des deux dernières étapes comme quoi ils avaient envie de m’embarquer à bord mais bon je m’étais dis ‘on verra ce qui se passe’. Et puis ils m‘ont appelé il y a 2 semaines, en disant ‘Écoute, pour la prochaine étape on veut vraiment que tu embarques’.
Ça a été un peu speed, j’étais en vacances entre mes deux saisons de Figaro… je m’étais dit ‘aller je prends 3 semaines avant de rattaquer fort et puis me voilà à Melbourne !’
Figaro - Volvo, quelles différences, points communs ?
Il y a beaucoup de choses qui vont se ressembler, après les bateaux ne sont pas les mêmes. Pour la navigation t’es encore plus au large que ce que l’on fait sur la solitaire - où les étapes sont plus petites.
Je pense cette quatrième étape va être très intéressante, car il y a pas mal d’îles, de courants, etc. par rapport à ce qu’on fait en Figaro. En fait, tout est question d’intensité. Quand t’es en régate one design comme ça, tu ne peux rien lâcher parce que si tu lâches, tes copains à côté s’en vont… Là c’est juste un peu plus long et plus étalé.
Qu’apportent ton passé et ton expérience en Figaro ?
En Figaro tu fais tout à bord, du coup quand tu réintègres un équipage comme ça, tu peux avoir une vision globale, donc tu fais ton rôle d’équipier à bord mais tu as plus d’anticipation, parce que tu es habitué à anticiper ça tout seul donc je pense que c’est un plus de venir du Figaro pour apporter quelque chose à un projet comme celui là. Je pense que même si le circuit est moins connu à l’international, au final ça t’apporte les compétences pour venir faire une Volvo Ocean Race. Ça devient de plus en plus connu, mais il faut que ça le soit encore plus parce que c’est un circuit de fou le Figaro, c’est absolument génial !
Remplaçante d’Emily Nagel - poste : régleuse barreuse
Je prends aussi son rôle à terre, ce dont elle s’occupait : l’avitaillement et ça c’est assez intéressant. Des fois les gens disent que ça ne l’est pas, mais en fait ça fait entièrement partie de la performance donc c’est assez intéressant de bosser là dessus - on le voit beaucoup en solitaire par exemple. Pour l’instant je rentre dans l’équipe, je m’adapte mais j’aimerais pouvoir apporter quelque chose par la suite.
Connais-tu l’équipage d’AkzoNobel ?
Je n’ai navigué avec aucun des gars, j’avais fais du VTT avec Nicolai et Nico [Chris Nicholson] quand on avait réparé Vestas en Italie en 2014-15, mais on va naviguer aujourd’hui pour tester le mât !
À ce sujet, comment ça s’est passé avec le bateau ?
Une étape ou plus ?
Il y a potentiellement plus, moi je me dis on fait chaque chose en son temps. J’avais une saison en Figaro qui commençait, donc je pense que ça ne sert à rien de se précipiter… ils m’ont plus ou moins parlé de la suite, mais pour l’instant j’arrive ici, on fait une étape on navigue ensemble et puis à Hong Kong on aura le temps de nous poser, de discuter et je pourrai voir si il faudra ré-aménager des choses par rapport à ma saison… chaque chose en son temps.
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